* Même l’Empire romain a succombé aux charmes de notre boisson sacrée.
Pour quoi se battre quand on peut partager un petit verre de cidre ?
Il y a environ 2000 ans, après la fin des guerres astures-cantabres, l’Empire romain s’est établi sur un territoire correspondant à l’actuelle commune de Gijón/Xixón. Les Romains ont surtout eu le soucis de nous laisser une multitude de vestiges archéologiques pour notre plus grand plaisir : les thermes de Campo Valdés, la muraille de Cimavilla, la villa de Veranes, etc. Tout ça et le cidre bien sûr ! Ah non, le cidre, ce ne sont pas eux qui l’ont apporté. D’ailleurs, on raconte qu’ils avaient plutôt un penchant pour le vin. Pourtant, nous avons observé que les membres de l’Association Culturelle Antiqvi Mores, qui sont encore plus romains que les Romains eux-mêmes, boivent du cidre à tire-larigot – a esgaya comme on dit chez nous –, car c’est vraiment leur boisson préférée.
Alors oui, nous sommes des descendants des Astures et aussi des Romains, mais nous sommes surtout des héritiers de la culture du cidre. L’eau nous a donné la vie et nourrit la nature, mais le cidre alimente notre esprit. Vous vous imaginez les légionnaires romains en train de servir des verres de cidre aux Astures ? C’est sûrement pour ça qu’on adore faire la folixa (la fête) !
Boire du cidre dans les Asturies, c’est tout un cérémonial. Nous ne vous demandons pas d’apprendre toutes les règles, juste les règles de base les plus importantes : le cidre doit être servi correctement (se escancia) de manière à pétiller (espalmar) et à réveiller ainsi toutes ses saveurs et ses arômes (vous n’aurez pas à le faire vous-même, c’est le personnel des sidrerías qui s’en chargera pour vous) ; on en sert juste une petite quantité appelée culín, et ce à l’ensemble de la tablée, et il faut le boire immédiatement, cul sec. Et rappelez-vous, on ne le boit pas comme du vin ou de la bière, ce serait un sacrilège !
Saviez-vous que dans les Asturies il existe plus de 2000 variétés de pommes autochtones ? Elles portent de jolis noms comme la petite blanche, la grosse rouge, la fêlée, la théorique, la paresseuse, la noire, la petite Jeanne ou la petite Ernestine, entre autres.
Dans les Asturies, une pommeraie – une plantation de pommiers – s’appelle una pumarada. Si vous vous promenez dans la zone rurale de Gijón/Xixón, il vous sera facile de voir ces prés plantés de nombreux pommiers d’où émane ce parfum si caractéristique.
Dans les alentours de Gijón/Xixón, vous pourrez voir de nombreux pressoirs, los llagares, où l’on fabrique du cidre. Nous vous invitons à les découvrir lors d’une visite guidée, à observer comment le cidre est élaboré et à profiter d’une dégustation. La plupart des gens complètent cette visite par une espicha (une mise en perce), un repas traditionnel et décontracté autour d’un buffet composé de fromages, de tortilla, de chorizo au cidre et d’autres plats faits maison.
Déjà au Ier siècle av. J.-C. Strabon parlait d’une boisson consommée par les Astures appelée zythos. L’abondance de pommes et l’absence de raisins et de céréales nous donnent des pistes sur la nature de cette boisson et il est donc très probable que Strabon fasse référence à notre cidre. Le mot « cidre », sidra en espagnol, provient du grec sikera, qui a ensuite donné sizra.
Entre le VIe et le Ve siècle av. J.-C., les Cilúrnigos habitaient un village fortifié, un castro, situé au cap Torres, tout près de Gijón/Xixón. Plus tard, ce village a été romanisé et baptisé oppidum Noega. C’est là que se trouve aujourd’hui le Parc Naturel Archéologique de La Campa Torres et le site archéologique abritant les vestiges de ce castro qu’ont partagé les Astures et les Romains. Ceux-ci y auraient-ils aussi partagé pour la première fois un verre de cidre ?
Après l’arrivée des Romains, les habitants de ce territoire se sont installés sur le promontoire que l’on appelle aujourd’hui « Cimavilla ». Dans ce quartier pittoresque, vous pourrez observer l’ancienne muraille romaine et visiter le musée des Thermes Romains de Campo Valdés, qui est situé près de la plage de San Lorenzo, de l’église de San Pedro et de la statue de l’empereur Auguste.
À quelques kilomètres du centre-ville de Gijón/Xixón, se dresse une villa datant du Bas-Empire romain aujourd’hui transformée en musée. Il s’agit d’un grand complexe résidentiel et agricole où a été conservé une magnifique mosaïque. Les Romains les plus aisés de l’époque aussi se faisaient construire de belles maisons, ça c’est sûr !
Bien vivre, c’est scientifiquement prouvé.